Autrice: Lili Reinhart

Année: 2020

Pages: 229

Prix: 9.6 E

 

"Apologies are a Band-Aid.

The wound is still there,

underneath.

It still hurts,

It just looks cleaner on the outside."

 

Après avoir connu la célébrité en s'illustrant en tant que personnage principal de la série à succès Riverdale, Lili Reinhart nous ouvre la porte de son intimité la plus profonde: ses pensées. Ce recueil a une mise en page originale avec de jolis dessins illustrant les mots de la poétesse. 

Ces petits textes sont tous là dans un seul but: nous interroger sur la vie et l'interprétation que l'on en fait. Les thèmes principaux sont la dépression, l'amour et la peur du temps qui passe, tout ce qui fait de nous des êtres humains. 

Autrice: Mélissa Da Costa

Pages: 838

Prix: 9.9 E

Année: 2020

 

"Le moment présent a un avantage sur tous les autres: il nous appartient."

 

Quand Emile, 26 ans, apprend qu'il est atteint d'Alzheimer précoce et qu'il lui reste tout au plus 2 ans à vivre, il décide de Vivre. Réellement. Avant de tout oublier. Alors, il prend l'initiative de faire ce qu'il n'aurait jamais fait. Il décide de partir à l'aventure à la montagne, avec une inconnue. Cette ultime aventure, qu'il oubliera la première, sera la plus belle de sa courte existence. 

 

Ce roman est très prenant. Je l'ai lu sans effort, avec envie de tourner les pages, encore et encore. 

Emile fait ce grand voyage dont il a toujours rêvé. Il prend conscience, seulement quand il va mourir, que c'est le moment où jamais. Il fait ça avant tout pour se découvrir lui-même, avant de disparaître. Quand la réalité le rattrape, il a envie de grand air, de Vivre, véritablement. Malheureusement, cela reflète notre société, où tout va vite, trop vite et où personne ne prend plus le temps de se poser, sans pour autant VIVRE, mais en se donnant l'illusion de s'occuper avec des choses futiles. Nous devrions tous VIVRE avant qu'il ne soit trop tard. Durant ce périple, il se repasse tous les moments importants de sa vie, pendant qu'il peut s'en souvenir encore. 

Il y a toujours les flashbacks des deux personnages principaux qui font irruption au milieu du récit. Cela peut paraître antithétique car l'autrice fait appel à la mémoire d'un Homme qui s'efface peu à peu. A travers cela, on comprend que cette maladie efface d'abord les souvenirs récents quand, parfois, les souvenirs lointains restent intacts. 

 

Ce roman, en plus d'éclairer sur cette maladie qui continue d'interroger la science, soulève la question de la médicalisation à tout prix, même quand, comme dans le cas d'Emile, cela s'avère inutile. Face à cela, l'autrice ouvre le débat sur le choix de sa propre sa fin et, par extension, de l'euthanasie, véritable combat de notre société actuelle. 

 

A travers le personnage de Joanne, qui fait le voyage avec Emile, Mélissa nous montre que les rencontres les plus merveilleuses sont souvent les plus inattendues. Avec ce personnage, elle montre aussi l'importance de ne pas juger sur les apparences. Joanne, femme différente des autres, est souvent la cible du jugement qu'elle rencontre durant ce voyage, mais aussi d'Emile. Or, elle va se révéler être la personne la plus importante de la fin de sa vie. Joanne nous permet aussi d'accepter la différence et de ne pas la pointer du doigt. Elle nous montre comme elle est belle, cette différence. C'est une richesse à conserver et non pas une tare à abattre.

Autrice: Liz Braswell

Pages: 470

Prix: 17.95 E

Année: 2021

 

La jeune Alice de Kexford ne cesse de se rappeler de ce rêve ( où était-ce la réalité?) dans lequel elle déambulait dans un monde merveilleux... Elle souhaite à tout prix y retourner d'autant plus quand, à travers ses photographies, elle voit des personnages de ce monde, en piteux état. Elle doit aller les aider, elle le sait. Ce monde étrange est en danger, et ses amis avec. 

 

J'attendais beaucoup de cette lecture mais je n'ai pas été transportée. Est-ce à cause de l'écriture? Ou bien de la traduction? Je ne saurais dire. J'ai trouvé que cela manquait de rythme, notamment car le retour à la réalité coupe la narration sans mettre énormément de suspense. Le sujet est sensiblement le même à Alice de l'autre côté du miroir. 

 

L'idée de la réécriture est un concept qui me plaît, c'est d'ailleurs ce qui m'a attiré. J'avais déjà lu une réécriture des Liaisons dangereuses et de Cendrillon. Je réessaierais certainement avec un autre de la collection.

J'aime pourtant énormément l'histoire d'Alice.

 

Cependant, cette lecture m'a permis une replongée dans ce pays merveilleux où tout est possible. Il n'y a pas de limites, tout est différent de notre monde, une logique différente, une vie différente avec des règles différentes. Cela montre qu'un autre mode de vie est possible et donne une leçon de tolérance envers la différence.

Autrice: Olympe de Gouges

Pages: 20

Année: 1791

Prix: 2,5 E

 

"Dis-moi? Qui t'a donné le souverain empire d'opprimer mon sexe? Ta force? Tes talents?"

 

En pleine Révolution française, deux ans après la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, fondement du fonctionnement actuel de notre pays, Olympe de Gouges, autrice et philosophe déjà reconnue, s'interroge sur l'égalité que cette déclaration offre entre les sexes et décide de rédiger sa propre Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne. 

 

C'est piquant, juste, enjoué, engagé et écrit avec ferveur. Elle critique ici les Hommes de la Révolution qui prétendent réclamer l'égalité mais seulement entre personnes du même sexe, et tout particulièrement une égalité supérieure pour le sexe masculin. C'est avant-gardiste. En le lisant, j'ai cru être en train de découvrir une autrice contemporaine. Il y a beaucoup de lois de nos jours dont l'idée est développée dans ce texte. 

De plus, elle ne traite pas que du féminisme, mais de l'égalité pour tous. Elle évoque l'illégitimité du racisme, parle de la succession et de sa difficulté tout en amenant des solutions pour la faciliter, et la rendre plus juste de la reconnaissance des enfants... 

 

Pour autant, elle marque clairement son allégeance au Roi, ce qui pourrait nous paraitre contradictoire. 

Autrice: Sylvie Baron

Pages: 348

Année: 2018

Prix: 7.6 E

 

"Les plus fortes preuves de l'amour, disait Victor Hugo, sont une foule de choses imperceptibles pour tout autre que l'être aimé."

 

Adrien Darcy, journaliste sportif complètement accro, ne peut plus pratiquer sa passion: le cyclisme, suite à un accident. Il rumine, broie du noir, tourne en rond. Pour y remédier, son ami, qui est également son rédacteur en chef, veut lui changer les idées. Pour ce faire, il lui propose un style auquel Adrien ne s'est jamais essayé: le journalisme d'investigation. En effet, trois libraires ont trouvé la mort dans la même région. Cela ne peut pas être un hasard. Tout ce qui semble les lier à première vue, mis à part leur métier, c'est ce club Le cercle des derniers libraires, qui permet de défendre les libraires indépendantes.

 

Avant toute chose, tout amoureux de la lecture ne peut qu'adhérer à ce roman. C'est un livre, qui parle de livres, des libraires, de ceux qui leur donnent vie, et qui nous permettent de voyager au fil des pages. C'est un véritable cri d'amour à cette profession.

 

Ensuite, la mort en série de plusieurs libraires peut signifier le combat réel des petites librairies pour rester en vie face aux concurrents. Elle symbolise leur mort à petit feux, et nous invite à nous battre. Ce roman remet en question notre mode de consommation face aux efforts de ces commerçants. Il remet les choses en perspective et nous fait réfléchir, voire culpabiliser, sur la question. 

 

Deux mondes s'entrechoquent. D'une part, avec Adrien, celui qui n'aime pas la lecture et donc, n'y connaît rien face à ceux qui ne vivent que pour ça. C'est un véritable échange de connaissance puisqu'Emma va donner le goût de la lecture à Adrien et lui, l'initier au sport, un domaine dont elle n'est pas fan. 

 

Il y a du suspens jusqu'au bout. L'enquête est intéressante car on se demande qui en voudrait à des libraires au point de les tuer? Ce mode de fonctionnement m'a fait penser au roman d'Agatha Christie Ils étaient dix, où chaque protagoniste est éliminé un par un.